Les Roses de Rosetta
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Les Roses de Rosetta


 
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 "Un plus bel arbre de Noël (mais l'an prochain il ne sera plus là)"

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Rosetta Mary Power




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MessageSujet: "Un plus bel arbre de Noël (mais l'an prochain il ne sera plus là)"   "Un plus bel arbre de Noël (mais l'an prochain il ne sera plus là)" Icon_minitimeDim 9 Nov - 2:56

"UN PLUS BEL ARBRE DE NOËL (MAIS L'AN PROCHAIN IL NE SERA PLUS LA)"



Décembre 1957


La pointe du crayon est un peu hésitante, Rosetta n’est pas très adroite. Elle s’applique, cependant, elle veut bien faire. Patiemment, elle a tracé à la règle de longues lignes au crayon sur plusieurs feuilles de papier, de grandes feuilles. Les lignes sont autant de rayures, comme les treize rayures de la bannière étoilée. Elle prépare des lignes d’écritures pour Clementine, sa fille qui aura bientôt six ans. Elle a tracé les lignes à la règle, mais le modèle des lettres qu’elle veut faire copier à sa fille se fait à la seule pointe du crayon, et Rosetta tire légèrement la langue pour faire de jolis contours. Clementine n’est pas l’aîné de ses enfants, elle n’est pas le premier que Rosetta doit laisser aller à l’école alors qu’elle voudrait tant pouvoir les garder tous à la maison, auprès d’elle. Thomas, l’aîné, a quatorze ans. Il n’est pas tout à fait le fils de Rosetta, ni celui de Tyrone : un filleul orphelin que l’acteur a adopté au moment de son mariage avec Rosetta ; ce fut ainsi qu’il devint leur fils. Il avait alors trois ans. Lorsqu’il eut l’âge d’aller à l’école, Rosetta protesta et dit à son mari que ce n’était pas d’aller à l’école qui était obligatoire, mais l’instruction, que de nombreuses mères de famille, en particulier dans les États agricoles tels le Montana, où les ranchs aux vastes étendues de terre se trouvaient le plus souvent éloignés de tout voisinage. Ce n’était pas le cas à Los Angeles, et Tyrone lui avait montré gentiment que malgré toute sa bonne volonté elle ne pourrait leur enseigner plus qu’elle ne savait, elle qui avait dit quitter l’école à quatorze ans pour vendre des fleurs. Rosetta ne s’était pas vexée, elle savait qu’elle avait peu d’instruction, mais elle en avait eu les larmes aux yeux tant se séparer de son fils ne serait-ce que quelques heures la bouleversait. Elle avait tenté, timidement, de montrer à Tyrone qu’elle pouvait s’occuper de lui au moins les premières années, elle avait fini par lui obéir. Après Thomas, cela avait été le tour de Tyrone Jr, le premier enfant que Rosetta mit au monde, puis de Dallas, de Clementine. Petite Rosetta, elle, n’avait que deux ans, elle était encore trop petite.

Les petits entourent leur mère tandis qu’elle s’applique pour tracer des « U » pour sa fille. Les trois aînés ont déjà appris leurs leçons et Petite Rosetta s’amuse à tourner autour de sa sœur, occupée à copier les lettres déjà prêtes. Clementine, si sage et si appliquée, s’agite cependant, commence à remuer ; tous s’impatientent : ils voudraient décorer la maison, faire le sapin. Noël approche. Leur père leur a apportés la veille un beau sapin pour qu’ils le décorent, mais ils n’en ont pas encore eu le temps : il était l’heure d’aller au lit au retour de Tyrone et ils étaient à l’école ensuite.
- Maman ! Et si on décorait le sapin ? demande Dallas.
Rosetta sourit et regarde sans fils avec indulgence et tendresse devant une impatience qui lui fait poser régulièrement la même question.
- Il faut attendre le retour de Papa. Papa serait désolé de ne pas pouvoir vous aider.
- Mais il rentre tard, Papa !
- Il rentre toujours à 7 heures. Regarde la grosse aiguille, elle est sur le 6, cela veut dire qu’il ne va plus tarder !
Dallas ne dit plus rien, mais Rosetta sait qu’il ne tarderait pas à lui redemander la même chose. Tyrone Jr tourne en rond aussi. Pour se distraire, il demande à sa mère si elle a en tête des prénoms pour le bébé. Rosetta porte la main à son ventre ; elle est enceinte de trois mois, de son cinquième enfant, le sixième en comptant Tom.
- Papa a beaucoup d’idées, des prénoms de garçons, des prénoms de filles. D’ailleurs, il…
Le téléphone sonne. Le manoir de Saltair, où vivent les Power, emploie des domestiques, mais Rosetta leur a donnés congé pour la journée, pour qu’ils puissent faire leurs courses de Noël avant les grandes ruées des derniers jours. Seul Norbert, le chauffeur, est encore là, il faut bien que quelqu’un veille sur la famille de l’acteur. Habituellement, Helen, la nounou des petits, tient aussi compagnie à leur mère, mais elle a été la première à qui Rosetta a permis de sortir en dehors de son jour de congé habituel. Rosetta aime faire plaisir et Noël est très important pour elle.

C’est donc Rosetta qui répond au téléphone. Elle se doute que c’est pour Tyrone. Sa secrétaire n’est pas là, mais elle peut peut-être prendre le message à sa place.
- Allô ? Mrs Tyrone Power à l’appareil…
Rosetta pâlit. Elle porte une main à sa bouche. Tyrone est à l’hôpital. Il a eu une alerte cardiaque aux studios de la Fox. D’une voix tremblante, Rosetta demande comment va-t-il. Les enfants s’approchent d’elle, inquiet de la voir si pâle, elle si enjouée. Rosetta écoute comme un automate ce que la voix lui dit. Tyrone est à l’hôpital…. Tyrone est à l’hôpital… Quelques minutes plus tard, Norbert les conduits. Elle a dû dire à ses enfants que leur père ne serait pas là à sept heures comme chaque soir. Tous sont affreusement silencieux dans la voiture noire qui les conduits à l’hôpital où Tyrone a été transporté. Rosetta sert la main de Petite Rosetta qui pleure de voir tout le monde triste même si elle ne comprend pas, et elle pose sa main sur son ventre pour rassurer de même son bébé qui ressent l’anxiété de sa mère. Tyrone est à l’hôpital ; Rosetta et les enfants vont le voir. Il leur sourit, les rassure.
- Tout le monde s’est alarmé pour rien, Rosy Chérie, je vais bien.
Rosetta demande à Norbert d’emmener les enfants ; Clementine veut aller aux toilettes, cela tombe bien. Tom ne voit pas l’intérêt de tous y aller, mais il comprend que sa mère veut rester quelques minutes seule avec son père, alors il sort avec les autres petits.
- Tyrone… Il faut me dire ce qu’il se passe…
Mais Tyrone n’en dit pas plus. Il plaisante, il demande une cigarette. Rosetta ne veut pas lui en donner, mais il insiste. Elle soupire, elle sait que son mari exagère, il en allume une à peine la précédente éteinte. Pourtant, elle va chercher l’étui à cigarettes, dans la poche de sa veste, sur le dossier du fauteuil. Elle se résigne, si elle ne le lui donne pas, elle sait qu’il se lèvera et ira les chercher lui-même. Il n’a pas le droit de fumer dans la chambre d’hôpital, mais il ne peut s’en passer.
- Rosy Chérie… Je veux que les petits décorent la maison sans moi, pour que tout soit beau pour mon retour, dit-il soudain, des étoiles plein les yeux, son irrésistible sourire aux lèvres.
De le voir comme cela, malgré un visage tiré par la fatigue, Rosetta reprend confiance. Nul ne peut résister au charme de Tyrone Power, en particulier lorsqu’il sourit. Il tourne « Witness for the Prosecution » où il fait sa première apparition en bas d’un escalier, filmé en plongée : son sourire illumine l’écran, on le distingue de loin. Rosetta sourit alors, le rose monte à ses joues : elle aime tant Tyrone !

Les enfants décorent donc le manoir de Saltair, avec l’aide de Helen et de leur mère. Le sapin apporté par leur père est installé dans le grand salon de la propriété. De l’avis de tous, c’est le plus beau qu’ils aient jamais eu. Tyrone partage cet avis lorsqu’il est de retour chez lui. Il ne se lasse pas d’admirer le travail de ses enfants, de sa femme et de Helen. De son côté, Rosetta a parlé avec les médecins qui se sont occupés de son mari. Ils lui disent que ces alertes comme celle qu’il a eu sont dangereuses, qu’il risque d’en avoir d’autres. Mais elle a confiance : Tyrone lui a sourit, lui a dit de ne pas s’inquiéter. Elle ne veut pas croire qu’il puisse lui arriver malheur, elle le refuse. Tyrone va aller bien, il va se reposer un peu. C’est parce qu’il travaille trop, c’est pour cela ; il enchaîne les films les uns après les autres. Bien sûr, il fume beaucoup, beaucoup trop, mais ce n’est rien. Tyrone lui a raconté qu’il était né chétif, que ses parents avaient eu peur de le perdre, qu’ils avaient quitté Cincinnati, dans l’Ohio, pour vivre en Californie, au climat ensoleillé. Il s’est battu dans le Pacifique en tant qu’aviateur, après avoir suivi un entraînement dans l’un des camps les plus durs du pays : il était chétif, il est devenu fort, il a eu une alerte mais il ira bien, maintenant. Certes, il lui a dit aussi que son père était mort d’une crise cardiaque dans ses bras, mais Rosetta ne s’en souvient plus, ou ne veut plus s’en souvenir.

Lorsqu’il faut défaire le sapin, les petits grognent un peu mais Tyrone leur dit qu’il leur en fera un autre l’an prochain, très beau, encore plus beau…
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Rosetta Mary Power




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MessageSujet: Re: "Un plus bel arbre de Noël (mais l'an prochain il ne sera plus là)"   "Un plus bel arbre de Noël (mais l'an prochain il ne sera plus là)" Icon_minitimeDim 9 Nov - 2:58

Août 1958


Le train d’atterrissage est en place, l’avion s’apprête à se poser sur la piste que la tour de contrôle lui a désignée. A mesure que les passagers descendent, les employés de l’aéroport de Madrid Barajas accourent pour sortir les bagages des soutes, avant que l’appareil de la Panam soit contrôlé avant son prochain vol. En ce début du mois d’Août, une chaleur écrasante règne sur la capitale espagnole. Tyrone regrette cette barbe qui lui tient trop chaud et qui d’ailleurs ne lui plait pas. Il sait qu’il aurait pu attendre un peu avant de la laisser pousser, mais il a voulu se laisser le temps de s’y habituer avant le début du tournage, même si pour le moment il est en vacances. L’acteur, en effet, a signé pour le rôle du Roi Salomon, dans un film intitulé « Solomon & Sheba ». C’est Gina Lollobrigida qui incarnera la Reine de Saba ; il n’a encore jamais travaillé avec elle, peut-être feront-ils d’autres films ensemble, se dit-il, comme Linda Darnell ou Alice Faye qui partagèrent à plusieurs reprises l’affiche avec lui. Pour incarner le Roi Salomon, Tyrone doit donc porter la barbe. Il a horreur de cela. Il se souvient d’une interview qu’il a donné des années plus tôt : à la question « quelles sont les choses que vous détestez le plus au monde ? », il avait répondu, entre autres choses, « quand j’ai les cheveux longs ». Il faisait allusion à certains films où il avait dû laisser ses cheveux onduler naturellement parce que certains cinéastes, tels Henry King, étaient opposés à l’emploi de postiches. Cela valait aussi pour barbes et moustaches.

Rosetta sourit, agrippée au bras de Tyrone. Elle aussi préfère lorsqu’il est au naturel, elle n’aime pas cette barbe, mais elle ne dit rien. Tyrone est toujours beau, de toute façon, quelque soit la manière dont il est accoutré, dans les culottes moulantes du sombrero blanco dans « The Mark of Zorro » comme dans les collants d’Orsini de « Prince of Foxes », en habit de lumière ou en uniforme. Toujours beau. La barbe la pique un peu lorsqu’ils s’embrassent, mais cela ne fait rien. Elle pense à la moustache de mandarin qu’il portait en pirate dans « The Black Swan », cela l’amuse. Elle rie doucement, il lui en demande la raison, le regard pétillant d’amour. Dans les bras de la jeune femme, un petit garçon vient de faire son premier voyage : Steáfan a deux mois, elle a mis au monde son bébé aux premiers jours de juin. La naissance s’est bien passée, elle fut plus facile que les précédentes. Le petit garçon est né vigoureux et Rosetta allant bien, Tyrone avait décidé qu’ils partiraient en Espagne plus tôt que prévu pour prendre de longues vacances tous ensemble avant le début du tournage. Ainsi, dès que Rosetta fut en état de voyager ainsi que le bébé, les bagages furent faits. Le tournage doit avoir lieu à l’automne autour de Madrid, mais Tyrone ne peut se passer de la mer. Il aime l’eau, il aime la plage. De Saltair, il aime se rendre à Palm Beach dans son avion privé qu’il pilote lui-même, alors qu’il suffirait de demander à Norbert de les conduire à la plage la plus proche de leur domicile. Cette fois, Tyrone a choisi une plage du vieux continent, il faut que ce soit de vraies vacances, pas la sortie du dimanche. Tyrone aime l’Espagne. Il y a tourné à plusieurs reprises et en garde d’excellents souvenirs. C’est tout près de Barcelone qu’il a choisi de passer ses vacances avec son épouse et leurs enfants.

La promenade dans la cité madrilène est remise à plus tard, pour l’heure il faut rejoindre Barcelone. Rosetta découvre pour la première fois la ville de Gaúdi. L’artiste happé par un tramway a laissé pour testament son empreinte sur la ville, ses fontaines, ses maisons. La jeune femme est enchantée de visiter tant les vieilles rues que les ramblas et les quartiers nouveaux. Très vite, cependant, Tyrone et sa famille quitte Barcelone pour rejoindre une charmante station balnéaire : la plage, voilà ce qu’il désire, ce qu’il veut. S’étendre en slip de bain sur le sable blond, serrer Rosetta contre lui et regarder les petits jouer autour d’eux tandis que Steáfan dort à la villa qu’ils ont réservé, bien à l’abri du soleil dans une jolie chambre aux volets clos ; veillé par Helen, et par Rosetta lorsque celle-ci décide son amie à profiter elle aussi de la plage. Pour l’heure, Rosetta joue avec les plus grands de ses enfants dans le sable pendant que Tyrone dort et bronze derrière ses lunettes de soleil.
- Et si on jouait au monsieur plein de sable ? propose Dallas.
- Oh oui, c’est très amusant, renchérit Tyrone Jr.
Clementine fait un château de sable avec Tom, Rosetta leur vient en aide pour creuser les douves. Petite Rosetta tourne autour d’eux en suçant son pouce, intriguée.
- Le monsieur plein de sable ? demande Rosetta. Mais Papa dort, vous savez qu’il n’était pas très content, la dernière fois.
Les garçons avaient, en effet, entrepris de recouvrir leur père de sable alors qu’il dormait. A son réveil, seule sa tête était à l’air libre, il avait eu quelques difficultés à se relever et cela l’avait mi-contrarié, mi-amusé.
- Alors nous allons aller chercher de l’eau avec nos seaux pour les douves du château ! reprend Dallas.
L’idée est approuvée de tous

Chaque jour, c’est un nouveau château à construire. Chaque jour, les enfants et leur mère se remettent à l’ouvrage, souvent aidés de Tyrone lorsqu’il ne dort pas. Ce petit jeu est amusant, et l’acteur en profite pour expliquer à ses enfants l’expression « bâtir des châteaux en Espagne » que les petits croyaient en rapport avec la plage.
- Papa, est-ce que c’est le château du Roi Salomon que nous construisons tous les jours ? demande Dallas, un matin.
- Je ne crois pas que le Roi Salomon ait eu un château comme celui-là, mais cela n’est pas impossible non plus.
Le visage de Tyrone se fait alors grave.
- Dallas… Et vous aussi, Tom, Ty, Clementine, Petite Rosetta et Steáfan… N’oubliez jamais que lorsque l’on croit à ses rêves rien n’est impossible. Vous pouvez toucher les étoiles. Si vous voulez que ce soit le château du Roi Salomon, il le sera. Croyez toujours en vos rêves.
Rosetta se retourne en entendant ces paroles que prononce son mari. Elle donne le sein à Steáfan qui a le droit de venir sur la plage le matin, lorsqu’il ne fait pas encore trop chaud pourvu qu’un grand parasol le protège. Elle est émue devant le ton grave que Tyrone a pris soudain pour dire des paroles si belles. Il a tous ses enfants autour de lui, il les tient contre lui. Il semble leur laisser un testament. Le cœur de Rosetta se serre. Tyrone a eu une autre alerte au printemps. L’optimisme et l’anxiété cohabitent en Rosetta : si l’optimisme a pris le dessus, l’anxiété n’est jamais loin. Elle se revoit pour la deuxième fois en quatre mois au chevet de son mari, dans une chambre d’hôpital. Cette fois encore, elle avait été prévenue par un appel téléphonique, si bien que désormais, chaque fois que Tyrone s’absentait, elle tressaillait de peur lorsque le téléphone sonnait. La sonnerie du téléphone faisait triompher en elle l’anxiété sur l’optimisme, mais elle soupirait de soulagement lorsqu’elle constatait qu’il ne s’agissait pas de mauvaises nouvelles, mais d’un simple appel.

Les jours passent ainsi, dans l’insouciance en dépit de fugaces instants de tristesse pour Rosetta. Fugaces instants, car elle refuse de croire que tout puisse s’arrêter brusquement, à cause d’un troisième ou d’un quatrième appel téléphonique. Un appel qui lui dirait que cette fois tout est fini. Elle ne peut ni ne veut le croire. Elle veut être heureuse, elle veut que ses enfants soient heureux, que Tyrone soit toujours avec eux. Elle est trop jeune pour être veuve, ils sont trop petits pour perdre leur père. Tyrone est trop jeune pour mourir. Il n’y aura pas de troisième alerte, elle s’en convainc chaque jour à son réveil, et elle en a la certitude lorsqu’elle voit son mari lui sourire tandis qu’il la contemple avec amour. Non, pas de troisième alerte. Il est guéri, ce n’était rien. De simples moments de frayeur pour rappeler à tous et à chacun que Dieu dispose de nos vies, Dieu et Lui seul, que Tyrone peut être rappelé à Lui, mais Rosetta sait que le moment n’est pas encore venu, que cela ne sera pas avant de nombreuses années, pas avant qu’il n’ait vu ses enfants le rendre grand-père. Pas avant de voir Rosetta devenir vieille, dans la maladie comme dans la santé.

Ils passent des instants magnifiques, sans savoir que ce sera leurs derniers instants de bonheur…
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Rosetta Mary Power




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MessageSujet: Re: "Un plus bel arbre de Noël (mais l'an prochain il ne sera plus là)"   "Un plus bel arbre de Noël (mais l'an prochain il ne sera plus là)" Icon_minitimeDim 9 Nov - 3:00

Novembre 1958

Il n’y aura pas de troisième alerte, seulement une troisième fois. Comme deux avertissements avant le coup fatal, comme si les Parques avaient compté jusqu’à trois avant de couper le fil de sa vie.

Au cours de l’été, comme il partageait avec Rosetta et leurs enfants ce qui fut leurs derniers instants d’insouciance, Tyrone avait entrepris de tourner un court métrage pour The American Heart Association. Comme un testament, comme rideau qui se referme sur une scène plongeant dans le désarroi tous ceux laissés de l’autre côté. Rosetta l’avait encouragé à tourner ce court, elle sentait qu’il le fallait. Tyrone, qui n,’avait pris au sérieux aucune de ses deux alertes prenait en revanche avec beaucoup de sérieux ce travail qu’il faisait pour cette association contre les maladies cardiaques. Il laissait la plage plusieurs heures chaque jours pour travailler à son projet. Les heures les plus chaudes du jour, qui étaient devenues mauvaises pour lui. Il ne voulait pas l’admettre, le dire, mais il le sentait. Il ne prenait pas au sérieux ces alertes, mais quelque chose en lui tentait de le protéger, comme s’il pouvait être sauvé. Rosetta et les enfants. Non, il ne lui arriverait rien, il ne pouvait rien lui arriver parce qu’il les avait sous sa responsabilité et ne pouvait les laisser seuls. Alors il laissait la plage aux heures les plus chaudes, disant qu’il allait travailler à son projet dans ces moments où Rosetta et les enfants se reposaient à la villa.

Les vacances prirent fin et le 5 Septembre ils arrivaient à Madrid. Le tournage allait commencer. Rosetta et les enfants furent installés dans une jolie villa madrilène tandis que Tyrone partait toute la journée avec l’équipe du film. La capitale espagnole avait été choisie en raison des plateaux secs et arides qui l’environnaient, d’une topographie quelque peu étrange comme si les décors naturels de l’Egypte s’étaient transportés jusque là. Ce n’était pas la première fois qu’un péplum ou un récit biblique étaient tournés en Espagne, et la richesse topographique était telle que l’on pouvait également y tourner des films sensés se passer en Russie comme le sera « Dr. Zhivago » quelques années plus tard. De son côté, Rosetta passa les premiers temps à se promener avec Norbert ou bien Helen. Ils déambulaient dans le Madrid des Habsbourg aux ruelles tortueuses ou dans le Madrid des Bourbons aux larges avenues bordées d’arbres, mais ce que Rosetta préférait était les belles façades art nouveau de la Gran via, édifiées selon le modèle du Chicago du début du siècle. Des statues majestueuses se dressaient sur les toits, il fallait toujours lever la tête pour découvrir quelque ornement. Rosetta photographia à plusieurs reprises l’édifice Metropolis entre autres curiosités. Le mois de Septembre passa ainsi, puis Octobre. A mesure que les jours passaient, Rosetta devenait plus anxieuse. Elle voyait Tyrone rentrer de plus en plus fatigué chaque soir. Elle avait beau le supplier de prendre plus de repos, il lui répondait toujours qu’il ne le pouvait pas, qu’il fallait que le tournage avance. Il partageait son temps libre entre son épouse, ses enfants et le discours qu’il préparait pour les GI’s postés en Espagne et qu’il voulait leur donner pour Thanksgiving, le troisième jeudi de Novembre.

Le mois de Novembre qui est là, maintenant. Invitée à Madrid par son ex époux, la première femme de Tyrone, Annabella, vient passer quelques temps avec Rosetta, avant de retourner en France, pays dont elle est originaire. Puis vient le 15 Novembre, le fatal 15 Novembre. Comme chaque matin, Tyrone embrasse Rosetta et les enfants avant de partir rejoindre l’équipe de tournage. Il est très tôt, il doit d’abord donner une interview pour la radio NBC, sur le plateau.
- Je vais essayer de revenir plus tôt, ma chérie. Je vais si bien jouer que les scènes seront tournées très vite et les prochaines ne seront pas prêtes, ils n’auront alors d’autres choix que de me laisser partir !
Rosetta sourit. Elle pose sa main sur le bras blessé de son mari. Il a glissé sur une plaque de verglas quelques jours auparavant. Un hiver précoce dans une ville aux étés torrides et aux hivers sibériens.
- Fais attention à toi, laisse ta doublure se charger des duels au moins de temps en temps, ces épées des temps bibliques ont l’air si lourdes ! Lorsque tu m’as emmenée sur le plateau, je n’ai pas pu m’empêcher de regretter qu’ils n’aient pas choisi un matériau plus léger !
- Mais c’est pour que cela ait l’air vrai…
Rosetta se hisse sur la pointe des pieds et passe ses petits bras autour de son cou. George Sanders, son partenaire, est costaud et semble en grande forme.
- Tu feras attention, n’est-ce pas ?
Il ne peut s’empêcher de rire alors même que son bras lui fait mal.
- Oui, maman, je ferai attention !
Tyrone serre sa petite épouse dans ses bras, il l’enlace longuement et lui donne un baiser des plus exigeants sans savoir que c’est le dernier, que, lorsqu’il la détache de ses bras, ils ne s’embrasseront plus jamais et ne se verront plus jamais. Il embrasse ensuite ses enfants. C’est la dernière fois.

Rosetta se sent nerveuse tout au long de la journée. Elle pense au duel dont Tyrone lui a parlée lorsqu’il l’a emmenée sur le plateau, quelques jours auparavant. Avant qu’il ne glisse sur cette plaque de verglas. Un duel entre le Roi Salomon et Adonijah, le personnage interprété par George Sanders qui avait souvent été par le passé le partenaire de Tyrone, ou plutôt son adversaire. Les deux hommes se connaissent bien ; au contraire de leurs personnages, ils plaisantent de se font des blagues sur le plateau. Le physique massif de George Sanders lui a valu des rôles de méchants tandis que Tyrone était toujours le héros. Le duel commence. Tyrone se sent bien. Il a donné son interview, il vient d’échanger une plaisanterie avec son partenaire. Il se saisit de l’épée biblique, il ne veut pas être doublé. Escrimeur hors pair, il a toujours effectué lui-même les chorégraphies les plus délicates. Que l’on se souvienne de ce duel époustouflant avec Basil Rathbone dans « The Mark of Zorro » et d’autres encore. Tyrone prend l’épée, la trouve plus lourde que d’habitude ce jour-là, mais qu’importe. Après quelques minutes, il s’effondre. Conduit à sa loge, il réclame une cigarette et un cognac pour se remettre. Ou peut-être parce qu’il sent qu’on ne pourra rien faire cette fois, que tout est fini. La dernière cigarette et le dernier verre du condamné. Il perd connaissance. Par un caprice du destin, il n’y a ni médecin ni infirmière sur le plateau, ce jour-là. Tyrone décède quelques minutes plus tard, drapé dans son manteau de Roi Salomon. Immortel à son tour.

On sonne à la porte, Rosetta va ouvrir. Elle tient dans ses bras son petit Steáfan, âgé maintenant de cinq mois. On lui annonce que son mari vient de mourir, que rien n’a pu être fait pour le sauver. Hagarde, elle sert son bébé contre son cœur. Elle entend des voix dans le lointain, est-ce qu’on lui parle ? Est-ce à elle que l’on parle ? Ses yeux sont brûlants de larmes silencieuses qui sillonnent bientôt ses joues livides sans un bruit.
- Señora ? Señora Power ?
Elle n’entend pas.
- Nous sommes sincèrement désolés, Madame. Cela s’est produit avant qu’il arrive à l’hôpital. Si nous pouvons faire quelque chose pour vous…
Rosetta ne répond pas. Elle est en état de choc. La première alerte a eut lieu moins d’un an auparavant. Non, c’est trop tôt, ce n’est pas possible. Elle s’affaisse doucement jusqu’à la chaise que l’on avance pour elle, son fils dans ses bras. Le fils de Tyrone. Les autres petits sont dans leurs chambres, ils ne savent pas encore.

Tyrone est parti, parti dans son manteau de Roi Salomon. Le rideau est tombé. Il n’a pas eu le temps de réclamer Rosetta, de réclamer ses enfants. Dans ces quelques minutes, espérait malgré tout ne jamais les laisser, bien qu’en même temps il ne pouvait être autrement que résigné. Il ne les réclama pas, pensant qu’ainsi ce n’était pas la fin, qu’il les reverrait…
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Rosetta Mary Power




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MessageSujet: Re: "Un plus bel arbre de Noël (mais l'an prochain il ne sera plus là)"   "Un plus bel arbre de Noël (mais l'an prochain il ne sera plus là)" Icon_minitimeDim 9 Nov - 3:08

Décembre 1958


Le jour de Noël approche. Comme l’année précédente et toutes les années passées. Mais ce ne sera plus jamais comme avant pour Rosetta et ses enfants. Ils s’apprêtent à passer, pour la première fois, une belle fête chrétienne et familiale sans Tyrone. Rosetta n’a plus de mari, les enfants n’ont plus de père. Du moins ne l’ont-ils plus comme ils l’ont connu, sur cette Terre. Ils ne peuvent plus le voir, ils ne peuvent plus sentir ses bras protecteurs, mais il sera toujours dans leur cœur, il sera toujours présent telle la flamme de ces bougies qu’ils allument en cette saison. Il est quelque part par là, il est partout autour d’eux. Il les regarde. Il les aime. Jamais il ne les abandonnera.

Un service religieux eut lieu à Madrid au moment du décès. Décès au lendemain duquel la radio NBC diffusa l’interview que Tyrone avait donnée au matin du fatal 15 Novembre. Rosetta et les enfants, Helen, Norbert, tous ont quitté l’Espagne avec Tyrone, pour la dernière fois. Ils étaient arrivés ensemble, ils repartent ensemble, mais ce fut son dernier voyage. L’avion qui les conduisit à Los Angeles ne décolla par de Madrid Barajas, cette fois, mais d’un aéroport militaire : Tyrone s’était illustré pendant la guerre dans le Pacifique comme Lieutenant dans l’armée de l’air et, à ce titre, il devait être transporté par un avion militaire et enterré dans le carré militaire du Memorial Park Cemetery d’Hollywood. Son grade lui donnait droit à une cérémonie spéciale. Dans l’avion qui les ramenait à Los Angeles, Rosetta et les enfants étaient livides et défaits. Ils ne réalisaient pas encore, mais pourtant si bien en même temps. Le voyage fut long. Rosetta ne put cependant trouver le sommeil. Elle veillait, elle contemplait avec douleur ses enfants endormis d’épuisement, sa fille Petite Rosetta nichée contre elle. Elle est si petite, elle pense que son père va revenir. Le petit Steáfan non plus ne peut pas comprendre. Les plus grands avaient le visage grave même endormis. Jamais Rosetta n’oubliera l’instant où ils apprirent la tragédie, où ils apprirent qu’ils avaient perdu leur père.

Un nouveau service religieux eut lieu à la chapelle des Psaumes, à Hollywood, le 21 Novembre. Pâle et en pleurs, petite silhouette vêtue de noir, ses enfants groupés autour d’elle, Rosetta bouleversa malgré elle les milliers de personnes pressées sur le chemin du Memorial Park Cemetery. Soutenue par Patia Power, sa belle-mère, Helen et Norbert, elle ne voulait qu’une chose, qu’on la laisse seule avec ses petits. Elle n’avait pu empêcher la presse d’être là. Elle ne put empêcher d’être en couverture de magazine sous l’intitulé « Exclusif ! la douleur de Mrs Power », photos à l’appui. Elle ne voulait pas de tout cela. C’était l’enterrement de Mr Power, son mari, mais pour l’Amérique entière et le monde, c’était avant tout celui de Tyrone, l’acteur, il fallait donc des photographies. Elle voulait une cérémonie intime, mais aux yeux du monde, Tyrone appartenait à tous. Sa souffrance eut été plus grande encore si elle avait su que le magazine français Paris Match publia des photos indécentes de Tyrone décédé, gisant sans vie dans son manteau de Roi Salomon.

Rosetta va mal. Elle a maigri, elle ne dort presque plus. Ses robes noires, qu’elle s’est jurée de porter toujours jusqu’à son dernier soupir, soulignent plus encore son air maladif. Elle ne cesse de penser aux funérailles, elle ne cesse de penser à l’inscription qui figure sur la tombe, « Good night, sweet Prince », tirée de Shakespeare. Elle est veuve mais croit encore certains matins se réveiller d’un terrible cauchemar et se retourne dans le grand lit froid dans l’espoir de voir Tyrone, souriant, à ses côtés, avant de se rendre compte que plus jamais elle ne le verra. Qu’elle ne le reverra désormais que sur les bobines du 7ème art, les pages glacées des magazines. Elle ne sait pas si elle aura un jour la force de retourner dans la salle de projection privée, dans les sous-sols du manoir. Elle ne sait pas si elle pourra un jour revoir les films de son mari. Elle s’imagine déjà pleurant toutes les larmes de son corps, le voyant sur l’écran de projection parler et se mouvoir, mais toujours un personnage, jamais son mari ; jamais vraiment lui. Un personnage qui semble lui parler mais qui ne lui parlera jamais. Elle s’imagine passer des nuits entières dans cette salle, à appeler un fantôme.

Elle le revoit dormir sur la plage, près de Barcelone, et ses enfants voulant jouer « au monsieur plein de sable ». Elle imagine Tyrone recouvert de sable, comme son cercueil recouvert de terre lorsqu’il fut inhumé. Elle pleure. Elle sait qu’elle n’aura plus la force d’aller sur une plage. Elle revoit les derniers instants heureux en Espagne, leur dernière étreinte, leur dernier baiser. La dernière parole, le dernier regard. « Oui, maman, je ferai attention »… Il lui avait dit qu’il se ferait doubler… Il n’avait pas pu s’empêcher de faire les cascades lui-même, comme toujours. Rosetta ne cesse de mordiller son mouchoir inondé de larmes. Elle revoit leur départ pour l’Espagne, lorsqu’ils ont quitté Saltair, leur manoir, sans se retourner, certain, malgré les deux alertes, qu’ils y retourneraient dans quelques mois. Rosetta a hésité à quitter cette demeure où tant de souvenirs lui déchirent le cœur. Elle a décidé d’y rester malgré la souffrance de ce lieu qui ne peut que lui rappeler son mari par chaque objet, chaque centimètre carré. C’est le manoir de Tyrone, la demeure qu’il aimait tant. Elle ne peut pas en partir, il faut que ses enfants y grandissent. Dans ce manoir, tous ont connu le bonheur, des instants merveilleux et magiques. Rosetta contemple l’étui à cigarette de Tyrone qu’elle tient entre ses mains. Même si Saltair est devenu un mémorial douloureux, il faut y rester. Elle a laissé les deux cigarettes qui étaient dans l’étui au moment du décès. Elle ne les enlèvera jamais, c’est Tyrone qui les y avait mises. Ce sera pareil pour elle, elle restera à Saltair. Pour Tyrone, parce qu’il aimait ce manoir et qu’elle y a été heureuse avec lui.

Elle va mal. Patia la soutient et Rosetta se reproche d’être une mauvaise belle-fille pour ne pas savoir soutenir une mère qui a perdu son fils. Des reproches dont elle s’accable, en plus de tout le reste. Helen la soutient, de même que Norbert, mais aussi son ami Glenn Ford. Rosetta et lui furent secrètement amoureux mais chacun fut assez raisonnable pour se résigner à l’amitié. Glenn ne vient pas l’aider dans l’espoir de la consoler dans ses bras ; il est sincère, il veut réellement qu’elle aille mieux. Il sait qu’elle sera toujours fidèle à Tyrone. L’aide la plus surprenante lui vient de Rita Hayworth qui fut longtemps la maîtresse de son époux et qui se moquait ouvertement de celle qu’elle appelait « la marchande de fleurs. » Rosetta avait rencontré Tyrone en livrant des roses dans sa loge ; c’était son travail. Elle était née Rosetta O’Leary et avait grandi dans un quartier irlandais pauvre. Elle avait touché le cœur de Tyrone, fraîchement divorcé de sa première épouse. Il avait voulu commencer une liaison avec elle, mais devant l’innocence de la jeune fille il y avait renoncé et l’avait demandée en mariage. Rita avait été odieuse avec elle du vivant de Tyrone, c’était elle maintenant qui lui donnait le plus de réconfort avec ses enfants. Elle venait la voir régulièrement, parfois accompagnée de Glenn qui était son ami. Elle avait voulu se servir de lui qu’elle savait amoureux de Rosetta pour la séduire et pousser Tyrone au divorce, mais Glenn n’avait pas voulu briser le mariage de celle qu’il aimait. A présent, ils venaient tous deux, Glenn et Rita, la réconforter. Que la vie est étrange.

A l’approche de Noël, Rosetta aide ses enfants à faire le sapin. Il le faut, pour Jésus et en souvenir des Noël merveilleux passés avec Tyrone. C’est le premier Noël de Steáfan. Ravalant ses larmes, dissimulant sa douleur et sa souffrance, Rosetta les aide. Elle doit sourire pour eux, parce qu’ils sont petits et qu’ils doivent eux-mêmes retrouver le sourire et continuer à vivre comme Tyrone l’aurait voulu, en étant heureux et enjoués. Le souvenir des Noël précédents est bien là. Elle se revoit au pied du sapin, nichée contre Tyrone qui caresse son ventre rond. Clementine était née un mois de Janvier. Désormais, ils seront différents. Quelque chose avait commencé de se briser l’an passé, alors que Tyrone sortait de l’hôpital. Il avait eu une alerte, les médecins étaient inquiets. Pourtant, l’espoir était là, la confiance aussi. Enlacés au pied du sapin, les enfants autour d’eux, Rosetta et Tyrone chantaient des cantiques de Noël, le Sauveur était né. Rosetta était enceinte, elle savait que son mari verrait son enfant, même lorsqu’il eu une seconde alerte au printemps. Elle avait eu raison, il avait vu son enfant. Il l’avait vu quelques mois.

Rosetta se remémore les paroles de Tyrone à ses enfants, au moment de défaire le sapin : « Je vous ferai un sapin encore plus beau, l’an prochain, un plus bel arbre de Noël ! »

Mais sans savoir que l’an prochain il ne sera plus là…

FIN.
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